La SOPAL


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Blog sur la vie des nouveaux chômeurs de la Sopal à Givet qui luttent pour survivre

Voici un extrait



En ce jour, du 21 Octobre 2008, notre vie professionnelle s’écroula. Après de nombreuses semaines de soupçons et que nous décidâmes de débrayer pour demander des explications à notre DRH, le couperet tombe. La SOPAL, notre SOPAL ferme. Cela faisait plusieurs semaines que nous fabriquions du stock en grosse quantité, que plus aucun camion de livraison de matières premières n’était prévu à partir du 6 Novembre, bref, ils préparaient gentiment la fermeture, afin de faire passer cela en douceur…C’était sans compter sur la détermination et le courage des ouvriers.

Et là tout à basculer, pour certains, c’était des rêves de construction de maison qui s’écroulaient, pour d’autres, c’était le sentiment de s’être fait utiliser puis jeter comme des kleenex. C’était décidé, nous allions nous battre, contre cette injustice, et ne nous ne lâcherions rien… Le mouvement fut suivi par la quasi-totalité des employés, sauf le personnel des bureaux, qui ne se sentait peut-être pas concerné par les événements, et pourtant c’était bien 56 licenciements sur 56 employés. Mais bon chacun est libre de ses décisions et de ces opinions…Le conflit durera 52 jours, où nous nous sommes relayés 24H/24H,7j/7, afin de protéger notre trésor de guerre, c'est-à-dire, l’usine, les machines et les stocks. Nous tenons à remercier publiquement, les habitants, les commerçants de Givet et des alentours, pour leur solidarité, tant matériel, économique, que moral. Malgré, la crise actuelle, ils ont su par leurs petits gestes, nous donner courage et rage de vaincre. Malgré, notre détermination, le conflit pris fin le 11 Décembre, par un vote à bulletin secret, avec un résultat de 33 Voix pour et 7 Voix contre. S’en est suivi, des actes qui sont répréhensibles, mais que nous ne regrettons pas. Il faut comprendre qu’après 52 jours de conflits, les nerfs sont à fleurs de peau, et que nos actes ne sont pas excusables, mais compréhensible…

L’usine est donc fermée officiellement depuis le 31 Décembre, malgré le fait que certains d’entre nous ont fait le choix de retravailler dans l’usine, afin de la vider. C’est un geste que personnellement, ma fierté, m’empêches de faire, mais cela n’engage que moi. Les lettres de licenciement, sont arrivées, le 12 Janvier 2009, sauf pour les salariés « protégés » qui, au moment où j’écris cet article, ne sont toujours pas licenciés, c’est dur mais c’est la loi. A ma connaissance, 2 employés ont déjà retrouvé du travail, mais aucun n’a accepté les propositions de reclassement interne, proposé par la direction. Il faut savoir que ces emplois, se situait sur DAX (40),sur JARNAC (16) et MARTIGNY (Suisse) .

Pour les employés déjà licenciés, ils sont en congés de reclassement pour une durée de 7 mois (8 mois pour les anciens), avec une enveloppe de formation de 110000€ pour l’ensemble des ouvriers, pour les autres cela interviendra, je l’espère fin février. Ensuite, après une carence ASSEDIC de 75 jours, ils rejoindront peut-être la grande famille qui s’agrandit d’heure en heure, celle des sans-emplois…Il existe une cellule de reclassement, mise en place par l’employeur, afin qu’elle nous aide à retrouvé un emploi stable, avant la fin de notre congé de reclassement, ensuite, c’est l’ANPE, qui prendra le relais. Souhaitons leur bon vent à tous, et bonne chance pour la suite.

Je n’aurais, qu’un seul message à faire passer, ne vous laisser pas envahir, par la fatalité. Comme écrivait V.HUGO, « ceux qui vivent, sont ceux qui luttent », ensemble, unissons-nous afin de faire porter haut le message de la colère. C’est uniquement ensemble, que nous réussirons.


Alors, chômeurs, étudiants, fonctionnaires, ouvriers, employés, retraités, un seul mot d’ordre : UNION.


Valéry LAROCK, membre NPA08 et ex-Sopaliens.

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